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    PETIT PASSAGE PAR L'ANACHRON, CHEZ CAMERI, PASSEUR MAUDIT . C'EST LE CALME AVANT LA TEMPETE, CAR BIENTÔT L'ANACHRON SERA PRIS D'ASSAULT !
    ATTENTION, L'ENDROIT REGORGE DE SURPRISE ET Y VIVRE PEUT SE REVELER DANGEREUX !

     

     

     

        cameri dans la bibliotheque La géographie du monde avait quelque peu changé depuis deux siècles mais elle restait, en dehors des bouleversements climatiques et politiques, encore relativement reconnaissable.

     

         Le globe avait été re-découpé en plusieurs zones de tailles assez disparates en fonction de la concentration de population et non des frontières. Dans l’hémisphère Nord principalement cerné de désert, ne se trouvait qu’une seule grande zone et dans cette zone regroupant plusieurs cités une seule dépassait tout juste les cent mille habitants : la cité 0125.

         Automobiles et autres véhicules individuels avaient presque totalement disparu de la circulation, on s’y déplaçait en underbus, en train ou en métro. Tous ces réseaux souterrains avaient vidé les rues et les avenues des feux rouges, panneaux de signalisation, marquages au sol, garde-corps et potelets disgracieux en dehors de quelques artères principales où circulaient encore quelques antiquités bruyantes.

     

         La cité faisait face à l’océan et on pouvait voir depuis ses quais, l’ombre de l’île dévastée et de sa tour se découpant à l’horizon. A quelques bâtiments de là, dans un quartier industriel un peu sulfureux mais pas des plus dangereux se dressait le fameux Anachron. Les Aes qui donnait cette couleur cuivrée à la ville, n’avaient pas épargné sa façade de brique qui s’élevait sur trois étages entre deux hangars désaffectés.

         Tandis qu’à l’ambassade Nord, Joseï tentait de convaincre son auditoire du danger que représentait le passeur de l’Anachron, ce dernier se balançait tranquillement chez lui sur un rocking-chair métallique grinçant installé près de la fenêtre principale du rez-de-chaussée au beau milieu de la petite salle de bar encore vide.

         Cameri allait sur ses trente deux ans, de taille moyenne, le teint halé, les cheveux noirs et balayés en arrière, une silhouette avenant et souvent vêtu de sombre, il n’avait rien de bien terrifiant sauf peut-être l’expression de démence qui passait parfois dans ses yeux noirs. Mais ce jour là dans ses yeux qui scrutaient attentivement la rue et la cour intérieure derrière les vitraux qui laissaient entrer des flots de lumière, ne se lisait qu’une profonde déception. Dans un coin, sur une caisse de bois restaurée grossièrement, un vieux gramophone couleur d’or et d’ivoire, jouait presque en sourdine un vieil air de rock psychédélique.

         Le comptoir et les tables zingués avaient été lustrés, une seule table avait été dressée avec une nappe blanche et quelques gâteaux secs, mais tout ça n’était qu’une apparence. Outre les appartements de Cameri situés en face la petite salle de bar, l’Anachron s’étendait sur plus de cinq cent mètres carrés accessibles aux seuls habitués qui s’y trouvaient préservés de l’ambassade et de ses agissements douteux.

         Après l’apparition de la tour et les caprices d’Ircadès, les nouveaux venus égarés de toutes races, espèces et genres confondus y avaient trouvé refuge. L’Anachron était très ancien et s’était intégré à la ville au fur et à mesure de sa construction. Son existence remontait à la nuit des temps.

         Aujourd’hui la passe restait une véritable légende mais le monde s’était pacifié, son utilité avait décliné et Cameri restait le gardien d’un lieu de légende et de mystère qui bientôt serait son tombeau. Pour autant, il n’était pas prêt de capituler devant la malédiction qui le menaçait car il avait une piste, des indices et même un début de solution. Il ne lui manquait plus que les bonnes personnes.

         Comme Joseï, il s’intéressait de près à Fauste et elle était la prochaine sur sa liste. Malheureusement, elle ne lui facilitait pas la tache et restait insaisissable.

         Seulement voilà, elle ne passa pas la porte d’entrée ce jour là comme il l’espérait.

         Il avait la certitude que cette fille faisait partie de la solution qui lui permettrait d’éviter le tragique destin qui l’attendait. Le temps lui était compté et ce nouvel échec le mettait sur les nerfs.

         Comme ses parents et la quasi-totalité de ses ancêtres, il était voué à côtoyer le drame de près. La seule indication que possédait la famille Hedera, en plus de l’histoire de l’Anachron lui-même, était une phrase dont elle avait fait sa devise : « Réunir et lier les égarés ».

         Le père de Cameri avait fait de nombreuses recherches sur la malédiction et la devise de l’Anachron et avait légué à son fils unique de nombreux carnets retraçant ses découvertes.

         Au fil du temps, Cameri était arrivé à la même conclusion que son père, à savoir que « les égarés » désignait en fait les Esprits anciens seuls survivants d’Eïae et il s’était alors mis en tête de s’entourer de personnes susceptibles de l’aider dans sa quête. Hélas, le seul de ces Esprits anciens qu’il avait pu débusquer jusqu’à présent était Arkhel et il était venu de son plein gré.

         Quelques temps avant sa mort, le père de Cameri avait repéré un autre esprit ancien, une femme dont il donnait une description assez précise : regard vert d’eau, pupilles vert sombre, cheveux vermeils, peau irisée. Fauste correspondait à cette description si ce n’est pour la peau, détail que Cameri n’avait pas pu vérifier faute d’avoir pu l’approcher d’assez près. Bien qu’il la jugea trop jeune pour être la femme dont son père avait suivi les traces, il disposait à l’Anachron de grimoires et autres vieux bouquins dans lesquels se trouvaient des textes décrivant exactement de la même façon les descendants des seigneurs d’Elsayaën, enfants d’Ircadès. Il en avait donc conclu que Fauste en faisait forcement partie et donc était un Esprit ancien, dommage que la convaincre de se joindre à l’Anachron ne soit finalement pas à l’ordre du jour. Cameri avait pourtant tout essayé y compris faire jouer son vaste réseau de connaissances, c’est ainsi que l’un de ses informateurs lui avait assuré connaître un moyen de la contacter - moyennant quelques billets - Cameri avait tenté le coup et attendait ce jour même une visite de la jeune femme.

          Quelque part dans l’Anachron, troublant cette fin de journée paisible, un bébé pleurait. Cameri laissa le vieux reflex pendouiller lourdement sur sa poitrine et arrêta de se balancer. Il se leva en soupirant bruyamment et se dirigea vers le comptoir, boitant légèrement et se déplaçant avec une certaine lourdeur, le passeur laissait sur son passage une odeur d’after-shave à deux sous.

         L’air embaumait, la cannelle, la cire d’abeilles, le musc et l’alcool doux. Un peu partout sur les murs, tout étage confondu, s’étalaient les clichés du patron, rarement encadrés, tout juste collés ou simplement punaisés. Mais malgré tous les efforts de Cameri, il flottait encore quelque chose de sombre, mystérieux et un peu glauque dans l’atmosphère.

         Le gramophone crépitait dans le vide, le tic-tac du balancier d’une grosse horloge art nouveau emplissait l'air tandis que le plancher craquait sous ses pas irréguliers du passeur. Cameri eut juste le temps de se servir un verre avant les pleurs lointains de l’enfant ne redoublèrent d’intensité. Il reposa sa coupe sur le comptoir, le regard vague. L’enfant, un petit garçon tout juste né et nu comme un ver avait été abandonné sur le pas de sa porte il y a trois mois et sa mère demeurait introuvable malgré les recherches que le passeur avait entreprises. Arkhel avait insisté pour ne pas lui donner de nom mais le passeur maudit avait fini par le baptiser Gabriel. Résigné à ne jamais avoir ni femme, ni enfant dans l’espoir vain que la malédiction s’arrête avec lui, il niait farouchement s’être attaché au bébé mais en vérité, à peine l’avait-il découvert sur le seuil de l’Anachron et l’avait il pris dans ses bras qu’un lien profond s’était crée entre eux.

         Cameri attendit un peu espérant que Gabriel se calme de lui-même, mais il n’était pas le seul enfant de la passe à gérer, discrètement une fillette de six ans environs sortit d’une pièce voisine. Elle avait de longs cheveux blonds tressés et de jolis yeux sombres, elle s’appelait Hediy. Son père, un magicien vivait également à l’Anachron mais disparaissait régulièrement plusieurs semaines. Sous les yeux de Cameri, Hediy traversa la pièce sur la pointe des pieds en retenant un rire, ses cheveux et sa robe pleins de farine. Le passeur grommela quelque chose et leva les yeux au ciel avant de se resservir un verre.

         De mauvais poils et frustré, Cameri prit la décision de ne pas ouvrir le bar. Il quitta le comptoir de la petite salle pour se rendre à la cuisine située juste derrière et constata les dégâts qu’Hediy avait causés : de la farine et de la pâte du sol au plafond et un moule débordant dans le four. Le passeur arreta le programme de cuisson automatique puis s’occupa de charger un plateau avec le nécessaire pour Gabriel: biberon, lait, etc.

         En repassant par la petite salle de bar, il prit une bonne bouteille de vieux whisky pour lui et les bras chargés, gagna ses appartements.

         Cameri traversa son salon et se rendit directement à la bibliothèque mitoyenne de sa chambre et de celle de Gabriel. Le bébé pleurait toujours, Cameri posa son plateau sur un guéridon et boita jusqu’au berceau. Dès qu’il l’entendit arriver Gabriel se tut et se mit à gazouiller, ses cheveux bruns déjà long pour son âge et ses grands yeux bleus lui donnai un air désarmant qui chassa vite la mauvaise humeur de Cameri. Le passeur le prit volontiers dans ses bras et l’emmena jusqu’à la bibliothèque où il s’installa avec lui dans un grand fauteuil.

         Gabriel vida son biberon d’un trait, Cameri ne s’était jamais occupé d’enfant avant lui mais il s’en sortait très bien. Ce qu’il gérait avec moins de brio c’était sa propre situation.

         Une fois l’enfant rassasié, Cameri le cala sur l’un de ses bras et entreprit de se servir un verre de sa main libremais un frisson glacé l’arrêta. Suspendant son geste, il attendit, puis soudainement un livre se délogea de la bibliothèque et traversa la pièce pour atterrir à ses pieds.

         « Ok, soupira Cameri. Voyons voir... « La Tour » ? Je l’ai déjà lu celui-là », se moqua-t-il.

         Le livre s’ouvrit sans même qu’il l’ait touché et s’arrêta sur la dédicace de l’auteur.

         « « A Iselaure et tous les autres disparus... « ».

         Cameri termina de se servir et bu une grande gorgée avant de chasser le livre du pied.

         « Pour une fois ce serait bien que vos coups de pouce, cher ami invisible, me concerne moi. Que voulez-vous que je fasse pour l’expédition perdue ? Ils sont entrés dans la tour les premiers et ils y sont restés c’est malheureux mais c’est ainsi. Où qu’ils soient ça fait deux siècles et ils... »

         Quelque chose frappa deux grands coups et une dizaine de livres se mirent à traverser la pièce.

         « Eh, au cas ou vous n’auriez pas remarqué, il y a un bébé ici ! », protesta le passeur.

         Le phénomène cessa, seul un carnet atterrit au pied du passeur qui ne prit pas la peine de le lire et se servit un second verre.

         « Levez-moi cette malédiction, ensuite je sauverai qui vous voulez », grommela-t-il.

     

     


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  • ARKHEL KAÏLHANN
    FAUSTE, fille de Khyyl elle lui voue une haine sans bornes. Elle disparait de la circulation peu de temps après sa mort et ne réapparait que trois ans plus tard.

    Elle possède les même aptitudes que son père et maitrise donc un bon nombre de sortilèges mais cette aptitude lui venant de la personne qu'elle hait le plus elle n'en fait jamais usage ( à moins d'y être obligée). Elle porte des serre poignet auquels sont reliées des lames acérés. Les serre poignets scellent aussi l'un des grands secrets de l'histoire.
    Fauste maîtrise également l'électricité et les courant magnétiques.

    Esprit ancien, elle diffère toutefois de ses homologues Arkhel et Loukas car bien qu'elle s'en défende, sa mémoire à elle est intacte.

    Elle fuit la compagnie d'Arkhel ce qui retarde son entrée à l'Anachron. Elle finit par se liéer d'amitié avec Cameri et les rejoints mais continue de n'en faire qu'à sa tête.




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         ALLEZ, ACCROCHEZ-VOUS ! VOILA ENCORE QUELQUES PERSONNAGES ET LA PLUS GRANDE PARTIE DES PROTAGONISTES SERA EN PLACE. VOUS REPRENDREZ VOTRE SOUFFLE AU PROCHAIN CHAPTIRE... ENFIN UN PETIT PEU.



         Tandis que Joseï menait sa réunion en tyrannisant son auditoire, à l’extérieur, tapit derrière un container à ordure, Loukas O’Meiry, lui, cherchait un moyen de pénétrer dans le bâtiment. Il observait son reflet dans un vieil éclat de miroir brisé. Traits tirés, peau rugueuse, barbe poussiéreuse de plusieurs semaines, en dehors de ses grands yeux brun rouge, presque juvéniles, il était méconnaissable, un avantage pour se faufiler incognito dans l’ambassade.
    De l’extérieur, l’ambassade Nord où se trouvait l’hémicycle, était une vieille bâtisse grisâtre. Un condensé architectural de ce qui avait pu se faire de pire et de meilleur en ce monde et dans les divers affleurements. C’était une fin d’après midi, l’air était frais, quelques nuages parcouraient le ciel masquant le soleil par intermittence. Loukas aurait du être en mission d’exploration dans un nouvel affleurement ainsi que le Conseil en avait décidé, mais ce même Conseil avait également prévu à l’insu du jeune homme qu’une embuscade l’y attendrait. Loukas O’Meiry était le genre de personne à savoir tout un tas de choses dérangeantes et à les ébruiter selon son bon vouloir. Il serrait dans sa main un tract affichant son portrait barré d’une ligne sombre et épaisse : le registre Noir, celui où étaient confinées les têtes à abattre. Il était étonnant qu’il n’ai pas eu ce genre d’ennuis plus tôt, heureusement pour lui il était aussi malin que chanceux et il avait trouver le moyen de leur échapper et de regagner la surface.

         Le jeune homme, désormais hors la loi, s’assura que la ruelle était déserte et sortit de sa cachette en espérant qu’on le prendrait pour un vagabond. Il se voûta, modifia sa démarche et longea la clôture magnétique sur plusieurs mètres, sifflotant sans rencontrer âme qui vive. Il avait traversé un désert et une tempête de sable, il avait faim et soif, il avait sommeil. Si on le reconnaissait, il n’aurait pas la force de s’enfuir. Il avança, avança, avança, jusqu’à ce qu’il dépasse enfin le premier poste. Le bâtiment était truffé de caméras, de soldats, de bêtes, de gardes, il lui fallait trouver un moyen d’entrer sans être vu et justement une calèche immense et sombre venait de tourner au coin de la rue et le devança lentement. En un éclair, Lou se glissa sous le véhicule, s’y cramponna de ses dernières forces et retint sa respiration au moment de franchir le portail. Tirée par six flammes d’air, la calèche se déplaçait dans un sifflement léger. Une petite trappe à quelques centimètres de lui s’ouvrit et une voix de femme chuchota : « O’Meiry, quel plaisir de vous voir. »

         Lou fouilla dans sa mémoire où il avait bien pu entendre cette voix mais il ne parvenait plus à réfléchir, il était trop épuisé. Il bougonna dans sa barbe et risqua un œil dans l’encadrement. L’intérieur était spacieux et il s’en dégagea de douces fragrances fruitées, la femme porta son index devant sa bouche masquée de dentelle orangée et or pour lui signifier de se taire. Les broderies couraient sur tout son corps en un drapé ample, superposé à d’autres, d’or et d’argent. Sa chevelure savamment tressée, semée de fils, de rubans et de perles avait des tons inidentifiables. D’après les plis au coin de ses yeux couleurs de miel c’était une femme d’âge mur.

         « Entrez, lui proposa-t-elle toujours en chuchotant. »

         Lou lui lança un regard suspicieux avant de se tourner vers le portail, des aboiements attirèrent son attention sur la droite. Une meute de grands chiens verdâtres fonçait droit sur lui.

         « Je ne vais pas vous manger, précisa calmement la passagère de la calèche. Mais eux, oui.

         – Je n’ai pas d’argent, lui lança-t-il malgré la pression. Et je ne vends pas mon corps!

         – Dans l’état où vous êtes personne ne voudrait de vous, rétorqua-t-elle aussitôt. »

         La meute se rapprochait, Lou s’empressa de rejoindre la mystérieuse femme, referma la trappe et se laissa lourdement tomber sur la banquette soulevant de ses habits un nuage de poussière.

         « Par tous les Dieux, cesser de vous agiter, le supplia-t-elle en toussotant.

         – Désolé, je n’ai pas vu de douche sous votre voiture. Les caméras vont se rendre compte que j’ai disparu, il ne faudra pas longtemps aux gardes pour deviner que je me suis servi de votre voiture. Allez-vous me livrer ?

         – Si telle était mon intention, ce serait déjà fait », lui assura-t-elle.

         D’un mouvement de la tête, la dame lui fit signe de regarder par un hublot sans teint à l’arrière. Loukas se tourna avec quelques difficultés et vit une silhouette poursuivre son chemin dans la rue tel qu’il l’aurait fait s’il n’avait pas croisé la calèche. Une réplique de lui-même.

         « Il va faire le tour de la clôture et disparaîtra, expliqua la dame.

         – C’est une technique d’illusion très complexe, dit-il admiratif. Savez-vous les risques que vous prenez si on me découvre ? Qui êtes-vous ?

         – Savez-vous vous-même ce que vous faites en entrant ici ? Ne me dites pas que vous ignorez que tout le monde vous cherche.

         – ça, ce n’est pas nouveau, ricana-t-il.

         – Oui, mais si j’en crois la rumeur, cette fois vous avez envoyé à la tombe deux de vos semblables, l’interrompit-elle. Cela n’a plus rien à voir avec vos gamineries habituelles.

         – C’est un coup monté ! rétorqua-t-il en bondissant, un index menaçant pointé sur son interlocutrice. Ne redites jamais ça.... Des gamineries habituelles ?!

         – Asseyez-vous et essayez de faire un peu moins de bruit, lui conseilla-t-elle avant de prendre un plateau et de lui présenter. Les choses changent de plus en plus vite, nous avons toutes les raisons de croire que la seconde tour ne tardera pas à faire son apparition.

         – Qu’est-ce qui change ? Je vois toujours les mêmes abrutis, répondit-il en prenant une pomme.

         – Caram Kasan, mon époux, sera ravi de le savoir » .

         Lou blêmit, écarquilla les yeux et laissa tomber le fruit. Dame Kasan, épouse vénérée du seigneur Caram que nul n’a jamais vue et ne dois jamais voir sous peine de mourir des mains de Caram lui-même, se mit à rire. Loukas plaqua les mains sur ses yeux et lui tourna le dos. Sa tête heurta au passage une barre de fer et il souleva à nouveau un nuage de poussière.

         « Nom de Dieu ! jura-t-il. Il n’y a qu’à toi que ça arrive mon pauvre O’Meiry. Je suis fichu, fichu !

         – Reprenez-vous, implora confuse Dame Kasan. Je vous en pris il est inutile de vous mettre dans de tels états de nerfs.

         – Ah non ? Maintenant, si ce ne sont pas les S.A.U qui me décapitent ce sera votre mari ! Franchement je préfère encore les chiens verts. Salut, c’était sympa....

         – Monsieur O’Meiry, mon mari me cache aux yeux de tous pour nous permettre de faire sortir ou entrer des gens dans votre situation, non par excès de jalousie. Cela me permet de passer tous les barrages sans être contrôlée.

         – Non et non ! Affronter les S.A.U est une chose, affronter le seigneur Caram en est une autre ! Au revoir, Madame.

         – Loukas O’Meiry, je vous ordonne de vous retourner sur le champ ! »

         Lou connaissait les protocoles, il avait grandi à l’ambassade et il était tout à fait conscient de son impolitesse, frottant la bosse douloureuse qui ornait maintenant son front, il se rassit et bouda.

        « Bien, je vous disais donc que nous avions toutes les raisons de penser que la seconde tour fera très bientôt son apparition. Le passeur Cameri Hedera, sera sacrifié comme son père et les pères de ses pères, d’ici la fin de l’année au plus tard.

         – En quoi le sort de Cameri Hedera peut-il m’intéresser en ce moment ? demanda-t-il en évitant un maximum de croiser son regard. J’ai déjà assez de problèmes comme ça. Vous ne trouvez pas ?

         – Cameri doit assumer sa destinée, il faudra vous en assurer.

         – Pourquoi moi ?

         – Vous le savez très bien, rétorqua-t-elle froidement. Réah Marek

         – Je ne serai le larbin de personne, ajouta-t-il en crachant un bout de pomme à ses pieds.

         – Nous sommes arrivés, annonça-t-elle calmement. La voie est libre. Hâtez-vous maintenant, et n’oubliez pas ce que je viens de vous dire au sujet d’Hedera. Les choses seront ce qu’elles doivent être que vous le vouliez ou non. »

         Loukas la fusilla du regard. Comme d’autre il était revenu avec la tour par l’entremise de Khyyl, d’ailleurs Loukas n’était pas exactement son véritable prénom et il était bien plus qu’un explorateur. Un Waherlïn voilà ce qu’il était, Reah Marek serviteur de la cité d’Eïae carrefour des mondes et des temps gardée par sept tours dont la première était réapparu sur Terre. La cité était alimentée d’une part par Ircadès et d’autre part par des serviteurs voyageant dans le monde, les univers et le temps : les waherlïns. Ce que leurs yeux pouvaient voir, ce que leur mémoire enregistrait était directement connu, trié et mis en sécurité. Eïae se nourrissait de connaissances, la cité était comme une sauvegarde gigantesque de tout ce qui avait été, était ou serait. Quand elle fut détruite, son savoir fut transféré dans la sphère sculptée qui dormait dans le volcan et se trouvait maintenant en moi grâce à Khyyl et son âme fut emprisonnée.

         Sachant que les waherlïns avaient été capables de voyager dans le temps, il semblait logique que certains d’entres eux où leur descendants aient pu parvenir jusqu’à nous et les Surfaces et Affleurements Unis informées de ce fait par Khyyl s’étaient mises à leur recherche. Suivant ses informations, les ambassades avaient sélectionné et entraîné un groupe de personnes dotées d’un gène très rare pour ressusciter l’ancienne caste et en faire des waherlins avec l’espoir de récupérer le savoir d’Eïae. La première génération, dont l’espérance de vie ne dépassa pas dix ans, ne fut qu’une ébauche. La seconde vit augmenter ses capacités empathiques. La troisième commença à développer des caractéristiques proches de celle des waherlïns d’Eïae et fut psychiquement reliée à une centrale de donnée grâce à un mécanisme greffé sur leur bras et relié à leur cœur. Il fallut attendre la quatrième génération et l’intervention de Khyyl Harafem pour que des pseudos waherlïns sains et capables viennent au monde. Loukas, avait fait preuve de capacités encore inégalées : il se disait partout que le sang des waherlïns s’était réveillé. Il était le meilleur, l’aboutissement de décennies de recherches, l’élu entre tous. Cependant Loukas était plus qu’un pseudo waherlïn doué, il était l’un des esprits anciens et maudit d’Eïae. Khyyl avait ressuscité un authentique waherlïn et l’avait dissimulé parmi les autres. Reah Marek était ainsi devenu Loukas O’Meiry.

         Toute personne susceptible de connaître sa véritable identité en dehors de son cercle d’amis était une menace. Lou rangea Dame Kasan dans la catégorie : sujet sensible « à surveiller ». Il grommela des remerciements et se faufila à nouveau sous le carrosse sans demander son reste. Il adressa un bref et glacial salut militaire et disparut.

         « Heriom, appela Dame Kasan.

         – Oui, ma reine, répondit le cocher.

         – Nous allons restez ici le temps que O’Meiry quitte les lieux.

         – Bien, ma Dame. 

         – Ce waherlïn se comporte vraiment comme un enfant, espérons qu‘il se ressaisisse vite.»

         Lou connaissait l’ambassade par cœur, c’était sa maison et s’y faufiler sans être vu était l’une de ses spécialités. Il débrancha quelques fils et les raccorda à son propre système parallèle diffusant en boucle des images de couloirs vides et eut donc le loisir de reprendre un peu son souffle en se dirigeant vers le bureau d’Idaline. Les couloir étaient ornés de vieux tableaux, des paysages, des visages souvent anonymes mais dont les couleurs ou l’expression hantaient les lieux depuis si longtemps qu’ils en étaient devenus familiers. En tournant à droite et en s’engageant dans un autre couloir, Lou passa devant un grand miroir au cadre raffiné, incrusté d’ivoire, et réajusta le col de son manteau avant de l’épousseter symboliquement. Sa barbe le grattait horriblement.

         Sa dernière mission d’exploration n’avait d’autre but que de l’éloigner du centre nerveux et des décisions importantes auxquelles ils n’auraient sûrement pas manqué de s’opposer et il le savait. Mais il était trop précieux pour que les S.A.U s’offrent le luxe de le supprimer ou alors quelque chose d’autre au dessus de lui était en jeu. Il du trafiquer encore six caméra et quatre détecteurs de mouvements avant d’arriver devant la porte close du laboratoire d’Idaline. La conférence de Joseï venait de se terminer et il savait qu’elle était là, elle vivait dans le laboratoire. Dans le couloir des gens se rapprochaient.

         « Ida, ouvre ! Ouvre, c’est moi. Idaline ! appela-t-il en frappant de plus en plus fort. Idaline ! Ouvre cette foutue porte ! Ou sinon...Ou sinon ! »

         Les bruits de pas et de conversations se rapprochaient dangereusement. Le waherlïn, prit son élan pour enfoncer la porte mais celle-ci s’ouvrit au moment même où il allait la percuter. Une main le saisit par le col avant qu’il n’aille heurter le mur d’en face.

         Une ample tunique en percale bleue, brodée grossièrement de fils indigo dissimulait le corps rondouillard d’Ida. Type eurasien, la cinquantaine, Ida était encore belle et teignait ses cheveux mi-long et toujours retenu sur le côté par une sorte de bijou africain dans un noir cassis qui rappelait celui de ses yeux. Ses aides de laboratoire trouvaient qu’elle forçait toujours trop sur son rouge à lèvre, mais Loukas la découvrît pâle, sans fard, des larges cernes sous les yeux, les lèvres pincées.

         « Comment es-tu entré ? demanda-t-elle. J’essaie de te contacter depuis près de deux mois ! Tu es dans le registre, sais-tu ce que ça veut dire pauvre fou ?

         – Je ne passe pas par la case départ et je ne touche pas vingt mille francs, répondit-il avec un sourire.

         – Non, Lou. Cette fois, ils ne passeront pas l’éponge, soupira-t-elle contrariée.

         – Je suis unique, Ida. Unique ! Ils ne me feront rien...

         – Ah, ça oui ! Je ne te contredirais pas sur ce point, mais s’il prennent le risque de perdre tes données c’est qu’ils ont trouvé un substitut. Pourquoi es-tu venu jusqu’ici ? Tu ne crois pas qu’il aurait été plus sage de te faire oublier quelques temps. Et qu’est-ce que c’est cette odeur ? Tu empestes! »

         Loukas soupira et alla s’asseoir un peu plus loin. Poings sur les hanches, Ida le regarda avec étonnement poser son bras gauche, celui équipé du brachial, sur la table.

         « Il ne fonctionne plus, dit-il avec lassitude.

         – Pardon ?

         – Il est hors service, bougonna-t-il en secouant son attirail. Peu de temps après mon départ pour la mission d’exploration, j’ai eu des problèmes pour accéder à ma banque de données. J’ai supposé qu’une sorte de virus avait pris la main, que cela allait de pair avec l’embuscade qu’ils m’avaient tendue mais c’est autre chose.

         – Il n’y a pas de précèdent. Je comprend que tu aies voulu revenir, mais tu aurais du trouver un autre moyen de me joindre. Te jeter dans la gueule du loup comme ça, Lou... », le réprimanda-t-elle.

         S’asseyant en face de lui, Ida dégaina tournevis et clés qu’elle portaient en permanence à sa ceinture et observa l’encombrant brachial, complexe technico-organique qui se greffait sur le bras gauche de Loukas et le reliait à la centrale. Chaque waherlïn en possédait un mais celui de Loukas était incroyablement usé et rayé en comparaison. Légèrement avant le pli du coude, la peau du jeune homme était marquée de cicatrices profondes, comme autant de témoins de ses vaines tentatives pour se défaire de ce fardeau. Soudain, Ida eut un sursaut en voyant un rat sortir du manteau de Lou et venir courir sur ses épaules. Lou s’amusa un peu avec et dit :

         « J’ai su que les S.A.U me cherchaient grâce à ce rat que Feirn m’a fait parvenir avec un tract à mon effigie. Ensuite j’ai dû traverser le désert de Marech pour éviter leurs embuscades. J’ai voulu me diriger avec le brachial mais à chaque fois que j’essaie d’accéder à ma base de données j’ai des migraines à en perdre connaissance. C’est pour ça que je ne t’ai pas contacté et je suis désolé de t’avoir donné du souci.

         – Le principal c’est que tu sois en vie et que tu le restes. En attendant d’en savoir plus, j’aimerais que tu rejoignes l’Anachron quelques temps. Et que tu te rases aussi, tu as l’air d’un animal.

         – Chez Hedera ? s’étonna-t-il avant de protester. Je ne vais pas vous laisser ici, qui va t’aider ?

         – Lou, on tente de m’évincer afin que le contrôle des recherches me soit retiré. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils y parviennent ou qu’ils m’inscrivent dans le registre. Tôt ou tard je rejoindrais l’Anachron, dit-elle avec résignation avant d‘abattre sa dernière carte. J’ai appris qu’Arkhel Kailhann s’y trouvait, je pense qu’il plaidera en ta faveur, vous êtes amis si mes souvenirs sont bons. Tu pourras plaider notre cause.»

         Le rat s’immobilisa au sommet du crâne du waherlïn, Lou regardait son amie avec des yeux ronds: « Tu as perdu la tète ? Hedera hait les ambassades. Quant à Arkhel, il vaut parfois mieux éviter sa route, bougonna-t-il avant de s’écrouler sur la table, le regard lointain. Tu peux me croire… Alors tout ce temps, il était là-bas…»

         Le silence s’installa, ponctué du bip des machines du laboratoire. Lou appuyait sa tète sur son bras droit. Un jeune homme aux cheveux blonds, sortit d’une salle annexe du laboratoire et vint près d’eux. Ida, concentrée sur le brachial de Lou, lui donna des instructions.

         « Seyric, toi et Damia allez discrètement conduire Lou à l’Anachron, je dirai qu’il s’est attaqué à moi, qu’il vous a pris en otage et qu’il est devenu fou.

         – C’est lui O’Meiry ?demanda Seyric.

         – Oui, c’est lui, répondit Loukas d’une voix pâteuse.

         – Je pensais que vous dormiez. Ida m’a expliqué que vos yeux ne se fermaient jamais vraiment et que ... Mes excuses. Je suis Seyric. »

         Loukas soupira et reposa sa tête sur son bras sans plus prêter attention au nouveau venu. Il était perdu dans ses pensées, l’idée de côtoyer à nouveau Arkhel n’était pas un problème en soi, mais il savait ce que cela signifiait : les choses seraient ce qu’il était prévue qu’elles soient... Dame Kasan avait raison.

         Ida sortit et fit signe à Seyric de la suivre. Elle avait fait partie des premières expéditions inter-affleurements mais demeurait désormais, des journées et des nuits entières enfermées dans son laboratoire à cause de sa mauvaise santé. Elle étudiait de vieux dossiers poussiéreux pour qu’ils soient rouverts car au-delà des rumeurs, il y avait des vérités qui la hantaient. Ida luttait de l’intérieur et menait depuis des années une guerre sans relâche contre toutes les ignominies qui avait eu lieu ou avait encore cour. Son laboratoire était envahi par la pagaille et ressemblait à l’antre d’un alchimiste fou. Lou y passait les trois quart de son temps quand il n’était pas en train de préparer un sale coup ailleurs, c‘était un peu sa maison. De la terrasse, Ida jeta un regard mélancolique vers un arbre immense qui se dessinait au loin. Après l’apparition d’Aysenaleth, les racines de certains végétaux avaient malencontreusement effleuré le lit d’Ircadès et leur mutation avait donné naissance à d’étranges spécimens; celui-ci était gigantesque et on l’avait surnommé le Titan de verre. Trois de ses semblables se dressaient dans la cité. L’écorce conservait un aspect de mousse caoutchouteuse sur plusieurs centimètres. Fins et sinueux, peu de feuilles. Celles-ci étaient transparentes et ne tombaient jamais quelle que soit la force du vent qui pouvait les secouer ; et puis la nuit venue elles restituaient faiblement la lumière captée durant la journée. Continuellement agité par une petite brise, le feuillage tintait d’un son cristallin et berçait la ville en permanence.

         Idaline, elle, ne pouvait s’empêcher de broyer du noir, Seyric savait ne pas lui être d’un grand secours mais il faisait tout son possible. Perdu lui aussi dans la contemplation des Titans, il n’entendit pas Damia arriver derrière eux.

         Deux cent ans après l’éveil d’Aysenaleth, au-delà des statistiques et bien loin des diplomates, dans la vraie vie, défilait une quantité toujours croissante de gens « nouveaux ». Les peuples se mélangeaient donnant progressivement naissance à d’autres formes de vie et Damia Eiquem en faisait partie. Le monde de l’extérieur fascinait l’adolescente, jamais la vie et la biodiversité n’avait eu autant de présence et de pouvoir, c’était l’avènement d’une ère nouvelle, d’un âge d’or et cela lui donnait du courage. Ainsi Damia voyait son monde là où sa mère, elle, ne voyait qu’un mélange chaotique de choses et de gens qui ne se sentaient ni d’ici ni d’ailleurs : une bombe à retardement prête à leur exploser à la figure. Ida savait que beaucoup de ces «nouveaux » étaient soustraits à la vie civile pour être étudiés, testés, disséqués, torturés, que chacun d’eux était fiché, c’est contre cela qu’elle se battait, pour que les expériences cessent.

         « Maman, qu’est-ce que Loukas fait ici ? Il ne savait pas qu’il était dans le registre ? Avez-vous pu lui parler du journal que nous a remis la femme aux cheveux vermillon ?...demanda la jeune adolescente réplique miniature de sa mère.

         – Son brachial ne fonctionne plus, ma chérie. Lou est en danger et nous allons devoir agir vite; quoiqu’il en pense, les camera l’ont certainement repéré. »

     ILLUSION    Au sommet d’une coupole religieuse, non loin de l'un des arbres fantastiques, Fauste retira ses lunettes à vision lointaine pour les remplacer par des solaires communes et contempler le soleil couchant sur la ville. Elle n’avait rien perdu de la réunion menée par Joseï et encore moins du retour du waherlïn. Des effluves de nourritures montaient de la rue. Un vol d’oiseau arriva dans son dos, la dépassa en la frôlant et se perdit à l’horizon. La cité avait été colonisée par des parasites microscopiques qui recouvraient toutes les structures d’une fine couche couleur de bronze et qui leur valait le nom d’« Aes ». Après plusieurs décennies certains quartiers étaient devenus entièrement monochromes. La lumière était dorée, apaisante, Quelques secondes encore et le soleil disparut dans la mer, ne laissant plus au loin qu’une bande de ciel couleur de feu.

         Silhouette liquide aux reflets de bronze, l’un Aes émergeât du dôme jusqu’à la taille et tendit la main à la jeune femme qu’il guida galamment sur la courbure de la coupole. Il la fit passer au-dessus du vide et glissa gracieusement avec elle le long de la façade. Touchant terre, la jeune femme dont les cheveux vermillon flamboyaient comme un éternel couché de soleil, esquissa une courbette élégante. Ses lunettes tout juste fumées laissaient deviner de grands yeux clairs. Sa silhouette était harmonieuse et puissante, sa démarche féline. Le chant des arbres l’enivrait, rendait son pas encore plus léger et elle s’éloignait, songeant déjà avec délices à ses prochains raids. Flânant au milieu des badauds, Fauste n’avait plus qu’à attendre que la nuit vienne pour porter son prochain coup mais tout comme Loukas elle savait que bientôt les choses allaient changer.







        


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  • KHYYL HARAFEM, le prologue s'ouvre sur ses bizarreries en plein milieu d'une éruption volcanique. Mais les chapitres suivants se déroulent deux cents ans plus tard et tout juste quelques années après sa mort. 
    Mais son ombre plane toujours...  


    KHYYL







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  • WaherlïnLOUKAS O'MEIRY, waherlïn de son état et l'un des esprits anciens.  Il est celui qui cache le mieux ce qu'il est, il est parfaitement adapté au monde moderne contrairement à Fauste et Arkhel.

    Le brachial qu'il porte à son bras gauche lui permet d'avoir accès à une base de donnée très vaste.

    Quand l'histoire commence, son brachial vient juste de tomber en panne et Loukas est accusé de meurtre, il échappe de justesse à la chasse qui lui est donnée.

    Insouciant et volontier joueur, jovial de réputation il montre un caractère bien trempé au fil de l'histoire et des capacités aussi étonnantes que celles d'Arkhel et Fauste mais en fait très rarement usage car son domaine d'intervention touche essentiellement l'intellect et les recherches, la psychologie...

    Lou fait souvent office de médiateur et de modérateur mais sa propre colère et son âme réelle, sa véritable identité sont ingérables car rongés par la colère.

    Il est très proche d'Arkhel, et suffisement de Fauste pour se permettre régulièrement de la sermonner et de la questionner sans craindre de represailles systématiques.
    Sa relation avec Eylis, plus ou moins assumée d'ailleurs, permet de le stabiliser.



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