• VOILA JE VOUS LIVRE LES PREMIERS CHAPITRES DANS LEUR INTEGRALITE, PAR LA SUITE J'ETOFFERAI LA GALERIE PAR DES ILLUSTRATIONS ET DES RECHERCHES GRAPHIQUES EN LIEN AVEC L'HISTOIRE.
    LE RYTHME DE PARUTION DEPENDRA SURTOUT DE L'INTERET QUE CE BLOG SUCITERA CHEZ VOUS, VISITEURS. DONC, LAISSEZ VOS IMPRESSIONS.

    BONNE LECTURE !




    PENSEES ET BLABLA

     

         Trois choses firent leur apparition après l’extraction de la sphère et l’explosion du volcan : la tour, une rivière et de nouveaux voisins.

         La tour, colossale et taillée d’un seul bloc dans un matériaux grisâtre inconnu, se révéla n’être qu’une coquille vide, perdue bêtement au milieu de l’océan seulement voilà, elle n’était pas venue seule...

         Quelques jours après son apparition, les sous-sols du monde entier se trouvèrent soudainement inondés par une eau épaisse remontant des profondeurs de la planète. Baptisée la « rivière », elle se révéla en fait être bien autre chose et nous le découvrîmes à nos dépends.

          Outre le fait qu’elle raya de la carte un grand nombre de ville ou de village, elle contamina l’eau potable de certaines zones et en purifia d’autre sans la moindre logique apparente. La répartition de la population à la surface du globe changea ainsi que les écosystèmes qui se déplacèrent en quête d’oasis. La « Rivière » remodela la vie à la surface du globe selon son bon vouloir durant une bonne année au moins. C’est le temps qu’il fallut à Khyyl pour reprendre le contrôle de cette chose, mais c’est une toute autre histoire qui d’ailleurs demeure encore assez obscure. Toujours est-il qu’après cette année cataclysmique et au terme d’interminables négociations la « Rivière » resta en sous-sol et ne fit plus surface.

         Khyyl révéla au monde qu’elle était une entité pensante nommée Ircadès dont le rôle était de servir de passage vers d’autres mondes. Après quoi - une fois n’est pas coutume - il avoua avec une grande modestie ne pas en savoir d’avantage et nous laissa digérer tout ça.

         Nous avions tout un monde à rebâtir mais nous allions en plus devoir composer avec de nouveaux voisins et tous n’étaient bien intentionnés, la pilule avait du mal à passer.

         Désordres, insécurités et guerres civiles, toute la société était à réorganiser et cela demanda du temps, beaucoup de temps. Sous l’impulsion de Khyyl, qui finit par se sentir obligé d’intervenir, et afin de gérer au mieux les nouvelles cohabitations, terriens autochtones et nouveaux venus se réunirent en une structure de coopération appelée : Surfaces et Affleurements Unis.

         Gérer les problèmes de voisinage inter universel fut effectivement leur tâche au court des cent cinquante premières années mais pour ce qui fut des cinquante dernières, leurs motivations se firent plus troubles.

         Tout ce chambardement n’était qu’un prélude et tandis que des créatures rivalisant de merveilles et d’horreur se bousculaient à notre seuil, que d’autres mondes affleuraient dans nos sous-sols grâce à Ircadès, une menace bien plus terrible encore rodait, celle la même qui avait anéanti le monde précédent dont ne restait plus aujourd’hui qu’une tour vide ridicule et une « rivière » frontière complètement folle.

         Malgré tout cela, au bout de deux cents ans, on peut dire que le monde était approximativement redevenu ce qu’il était avant l’apparition de la Tour et d’Ircadès, du moins pour ce qui était de la vie moderne et technologique. Croiser des créatures étranges était devenue monnaie courante et les forces armées des Surfaces et Affleurements Unis omniprésentes et bien rodées veillaient à la sécurité de tous de manière assez efficace.

         En dehors de ce rôle de garde fou, les seules actions entreprises au grand jour par les S.A.U se bornaient désormais à de gigantesques réunions d’informations. Des réunions régulières où l’on martelait à l’assistance -l’air de rien- ce qu’elle devait penser ou non.

         Joseï Jerkaï, éminent sociologue d’une soixantaine d’années menait celle d’aujourd’hui. Ce n’était pas un homme très estimable mais il était d‘un ridicule divertissant, sa présence et le fait que j’étais dans les parages avait motivé ma présence à l’ambassade Nord. Il m’arrivait d’y assister parfois mais seulement après la première centaine d’années, histoire d’être sûr que personne ne me reconnaisse car entre autre chose, sur les pentes de ce volcan il y a deux cents ans, j’étais devenu immortel.

     


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    VOICI LES PREMIERES LIGNES DU FUTUR ROMAN. C'EST UN MONDE TRES PROCHE DU NOTRE QUI S'APPRETE A SUBIR LE PLUS GRAND CHANGEMENT DE SON HISTOIRE.



         J’aimais l’altitude. Dominer la mer, le monde du haut d’une montagne vibrante, crachant feu et lave était quelque chose d’incomparable qui provoquait dans mes entrailles un mélange d’excitation, de peur et une incroyable sensation de toute puissance.

     

         Contrairement à mes collègues volcanologues, je n’étais pas un scientifique mais un passionné autodidacte, seul mon statut de bienfaiteur et mon expérience du terrain m’assuraient une place dans l’équipe

         Nous étudions ce volcan depuis peu, l’armada de géophysiciens, géologues, sismologues et bio chimiste présents n’avait rien d’un groupe d’amateur, et comme aucune de leurs analyses ne laissaient présager d’une activité sismique imminente, nous étions partis sans perdre de temps à l’assaut du cracheur de feu fraîchement réveillé.

         Malheureusement, c’était bien une secousse et pas des moindres qui venait de m’envoyer à terre et à quelques centimètres d’une coulée de lave.

         Nous avions presque atteint le sommet quand la montagne se mit subitement à gronder, à s’ébranler, à cracher des colonnes de fumées et à émettre des craquements étranges, des trémors de fins du monde

         Encombré de ma combinaison d’aluminium, j’eus à peine le temps de me relever et de prendre mes distances avec la lave que les pentes du volcan tremblèrent à nouveau.

         Ecrasé contre un rocher, j’essuyais la poussière et la condensation qui maculaient la visière de mon casque, tentais de me repérer. Je suffoquais. La sueur qui coulait de mon visage mouillait mes yeux, troublait ma vue. Je ne recevais plus les communications de mon groupe, mon microphone avait du rendre l’âme. J’essayais en vain de les contacter et finit par les entrevoir, titubants de panique en direction de l’abri huit cent mètres plus bas.

         Les consignes en cas de pépin étaient pourtant bien de garder son sang froid, de scruter le ciel en vue de retombées incandescentes et de ne se déplacer qu’avec lenteur et prudence. Quelque chose avait du les effrayer, quelque chose que je ne voyais pas...

         Malgré la panique qui me gagnait, je m’en tins aux consignes de sécurité et observais les alentours.

         Notre guide n’était pas parmi les fuyards, je scrutais les environs envahis de fumerolles brunes et, pivotant péniblement, le découvris qui poursuivait tranquillement sa route vers le cratère.

         Les gens de l’île nous avaient mis en garde: Khyyl Harafem était un être maudit, un enfant du diable, mais comme nous n’avions pas pour habitude de prêter attention aux superstitions, nous avions malgré tout loué ses services.

         Grand et mince, la peau tannée par le soleil, des cheveux de jais et un regard de charbon, il avait le magnétisme hypnotique des fous furieux. Il avait ôté sa combinaison de protection et respirait à pleins poumons,  ses cheveux sombres flottant au vent.

         Mon rationalisme commença lentement à s’effilocher et à se dissoudre dans les brumes sulfureuses du volcan.

        Je jetais un coup d’œil à mes appareils de contrôle qui affichaient toujours des températures extrêmes et des taux de souffre et de dioxyde de carbone bien trop élevés pour pouvoir respirer sans aide.
                                                                                     PENSEES ET BLABLA

    Khyyl se dirigeait vers une cheminée latérale qui crachait un filet de lave étincelant. Il laissa passer une nouvelle secousse, enjamba le ruisselet rougeoyant, s’agenouilla à cheval au-dessus de ce dernier, face à l’orifice et plongea ses bras dans la lave. Incapable de détourner les yeux, je le vis extraire de l’orifice une sphère ardente d’un mètre de diamètre et éclater de rire juste avant que le filet de lave ne se transforme en un torrent et ne l’éclabousse copieusement. Khyyl s’en dégagea indemne, brandit la sphère à bout de bras et me fit face pour me lancer dans un grand cri de joie : « Ce sera toi ! »
    Le fait d’avoir retiré la sphère de la lave déclencha presque instantanément un effondrement du dôme et des coulées pyroclastiques qui rayèrent mes collègues, les autochtones et une grande partie du relief de l’île de la carte du monde. Seul persistèrent l’île qui n’était plus qu’un amas rocheux chaotique couvert de cendre, Khyyl et sa maudite sphère ainsi qu’une une tour biscornue d’une dizaine de mètres de haut.

         Et moi...

     

         Nous avions oublié quelque chose de capital, quelque part entre Adam et Eve, le big bang et Charlemagne, et tapit dans le volcan ce quelque chose venait de ressurgir. En cette dernière journée de printemps, il y a deux cent ans, la Terre se réveilla avec une gueule de bois mystique.

     

     

     

     


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